Casablanca

(2010)

series of 35 colour photographs
24x25 cm and 40x42 cm archival pigment prints on Hahnemuhle Photo Rag Pearl, framed in boxes, anti-UV and anti-reflective glass

edition of 15 (all formats) + 2 A.P.

 

What struck me from my first encounter with this megalopolis was its double face, at once sumptuous and miserable, elegant and decadent, frank and sinister. My footsteps having brought me to where that first impression took me, the lens of my Polaroid camera focused mainly on that. Inevitable weakness of the preconceived image, which is at the same time its strength ... The color of Casablanca will always remain for me the smeared white of the whitewashed walls, the smell of fish spread out on the jetty of a port. The images in this work seem to me to be imprinted, ultimately, of these two sensations, with a vaguely nostalgic taste (one does not feel any noise in my images: for once this city, noisy to the point of excess, will remain silent).
My first contact with Casablanca was made, so to speak, by sea: I discovered it one summer morning coming from Dar Bouaza and driving along the corniche d'Aïn Diab to the esplanade of the Great Mosque, before plunging into the chaos of the center.
It seems to me that the ocean is omnipresent in the soul of this city and in the character of its inhabitants - stranded here from all corners of the country like castaways on an unknown coast. This work could therefore only open up or, if one prefers, end with an image of the beach of Aïn Diab, dotted with individuals who seem to be left to the vagaries of fate.

Ce qui m’a frappé dès ma première rencontre avec cette mégalopole, ce fut son double visage, à la fois somptueux et misérable, élégant et décadent, franc et sinistre. Mes pas m’ayant amené là où cette première impression me poussait, l’objectif de mon appareil Polaroid s’est arrêté principalement sur cela. Faiblesse inévitable de l’image préconçue, qui fait en même temps sa force…
La couleur de Casablanca restera toujours pour moi le blanc maculé des murs peints à la chaux, l’odeur celle du poisson étalé sur la jetée d’un port. Les images de ce travail me paraissent empreintes, finalement, de ces deux sensations, au goût vaguement nostalgique (on ne ressent pas de bruit dans mes images : pour une fois cette ville, bruyante jusqu’à l’excès, restera silencieuse).
Mon premier contact avec Casablanca s’est fait, pour ainsi dire, par la mer : je l’ai découverte un matin d’été en venant de Dar Bouaza - où je logeais chez des amis – et en suivant en voiture la corniche d’Aïn Diab jusqu’à l’esplanade de la Grande Mosquée, avant de plonger dans le chaos du centre. Il me semble d’ailleurs que l’océan est omniprésent dans l’âme de cette ville et dans le caractère de ses habitants – échoués ici de tous les coins du pays comme des naufragés sur une côte inconnue. Ce travail ne pouvait donc que s’ouvrir ou, si l’on préfère, se clore sur une image de la plage d’Aïn Diab, parsemée d’individus qui paraissent livrés aux aléas du destin.

Marco Barbon, mars 2010

Du Maroc / Group show at Galerie Clémentine de la Feronnière, Paris, 2018

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